“Gel et dégel”, le billet d’humeur de Claude MARQUE, président de la fédération CFE-CGC des MEF

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou  noir ».  Ce cher Monsieur de la Fontaine est toujours d’actualité… Car selon que vous serez salarié du privé ou agent du secteur public, les jugements du gouvernement vous rendront heureux ou malheureux.

D’où vient et sur quel fondement repose cet acharnement gouvernemental à l’encontre des agents publics ? Seraient-ils considérés comme des « fainéants » pour reprendre le vocabulaire présidentiel.

Qu’on en juge :

– Leurs rémunérations gelées de 2010 à 2016, dégelée avant les élections présidentielles d’un petit 1,2%, sont recongelées pour une durée indéterminée, maintenant que l’élection est passée !

– Le jour de carence est rétabli au 1er jour de congé de maladie, avec tous les effets pervers que cette mesure peut entraîner, et alors même que cette journée est prise en charge dans nombre d’entreprises du secteur privé ;

– Le gouvernement a retardé la signature du protocole PPCR pour certains corps, à Bercy notamment, et vient de différer d’un an les mesures de revalorisations indiciaires initialement étalées jusqu’en 2020, avec ce mauvais signal qui consiste à ne pas se sentir lié par les engagements de l’exécutif précédent ;

– On prévoit la suppression de 120 000 postes sur 5 ans, dont 1 630 encore supprimés aux ministères économiques et financiers en 2018 ;

– Contrairement aux salariés du privé, la hausse de la CSG de 1,7 point devrait être simplement « compensée » pour les agents publics, contrairement à l’engagement de campagne du président de la république ; et encore, cette compensation devrait s’effectuer selon des modalités critiquables puisque le montant d’une « prime compensatoire » ne sera pas actualisé chaque année de telle sorte que la « compensation » s’effritera au fil du temps.

Une remarque finale mais importante : la « recongélation » d’un produit dégelé, même légèrement (comme par exemple le point d’indice), est très dangereuse et porteuse de prolifération bactérienne ; le risque est donc grand que des agents pathogènes prolifèrent dans la motivation et l’état d’esprit de tous les agents publics, quels que soient leur statut, leurs grade et leur fonction.

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