Pouvoir d’achat.

La plupart des agents ne s’aperçoivent pas vraiment de la dégradation de leur pouvoir d’achat. En effet, quand ils progressent d’échelon, sont promus à un grade supérieur ou bénéficient de mesures catégorielles, l’augmentation de leur salaire leur semble garantir à tout le moins la sauvegarde de leur pouvoir d’achat. Et la GIPA (garantie individuelle du pouvoir d’achat) est là également pour atténuer, sous forme de versement d’indemnités, la baisse de pouvoir d’achat de ceux qui stagnent à un indice terminal.

Cependant, la valeur du point d’indice est le seul baromètre qui permet de mesurer la sauvegarde du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Les plus hautes autorités de l’Etat ont assuré, lors de la réforme des retraites, ne pas vouloir toucher au niveau des pensions. Mais la non-revalorisation du point d’indice a pour effet direct, lors du calcul de la pension, de faire baisser le montant des retraites, lui-même calculé sur un point d’indice notablement en retard par rapport au renchérissement du coût de la vie.
Donc la non-revalorisation du point d’indice touche en réalité tous les agents, qu’ils bénéficient ou non de promotions, d’avancement d’échelon ou de mesures catégorielles.

Bien sur, la Cour des Comptes, dans un rapport du 5 octobre 2010, indique que la rétrocession aux agents des économies induites par le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux excède 50 %. Mais elle relève que cette rétrocession  a pris la forme de paiement des heures supplémentaires (gendarmeries, police, éducation nationale, etc.) et de mesures catégorielles, comme l’alignement « par le haut » entre les agents de l’ex DGCP et de l’ex DGI lors de la création de la DGFIP, lequel aurait coûté 50 millions d’euros.

Il apparaît de la sorte que le taux de rétrocession de 50% des économies induites par les « gains de productivité »  n’a pas profité à l’ensemble des agents publics alors même qu’ils sont tous touchés par la diminution des effectifs !

La Cour des Comptes précise : « au-delà de 2013, il est difficile d’envisager de prolonger le gel du point d’indice ». On ne peut être plus clair : les pouvoirs publics envisagent donc de faire supporter durant 3 ans aux agents publics une diminution de leur pouvoir d’achat, qu’ils soient en activité ou prennent leur retraite.

Image d’illustration sous licence CC par mammal.

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